SOCCER. Une insatiable soif de vaincre et de se surpasser. C’est ce qui définit le mieux l’attitude de Jennifer Leclerc et de ses coéquipières de la formation senior féminine AA des Dragons de Drummondville dans leur quête de la Coupe Saputo.
À nouveau guidées par le brio de leur joueuse étoile, mais affichant désormais un meilleur équilibre entre talent pur et expérience, les Drummondvilloises dominent outrageusement leurs adversaires de la Ligue de soccer interrégionale de la zone 2 depuis le début de l’été. Invaincue en 14 sorties (avant le match de jeudi soir), la troupe de l’entraîneur-chef Clément Gore s’est assurée du championnat de la saison régulière il y a quelques semaines déjà. Du coup, elle a décroché une troisième participation consécutive au prestigieux tournoi de la Coupe Saputo.
«Nos succès s’inscrivent dans la continuité du travail effectué ces dernières années. Ça fait déjà trois ans qu’on travaille avec le même groupe de filles et qu’on est championnes de notre ligue. L’équipe grandit d’année en année. Elle est de plus en plus complète et sait maintenant réagir devant chaque situation. Aujourd’hui, on gère mieux nos gros matchs», a expliqué Clément Gore lorsque rencontré avant une séance d’entraînement.
Après avoir goûté à la médaille de bronze il y a deux ans, puis à la cruelle deuxième place en 2014, les filles des Dragons sont plus déterminées que jamais à grimper sur la première marche du podium cette année. Leur motivation est d’autant plus grande que le championnat provincial de soccer AA aura lieu dans leur château fort, du 10 au 12 octobre, aux terrains Boisbriand et Grande-Allée.
«Nos 14 victoires, c’est un objectif secondaire. Pour nous, c’est presque anecdotique. L’objectif final, c’est la Coupe Saputo. C’était notre postulat dès le départ. Les filles travaillent pour ça depuis trois ans», a rappelé Clément Gore.
Un discours repris par les joueuses des Dragons. «On est une équipe jeune, mais très motivée. La Coupe Saputo, c’est l’objectif qui nous unit. Avec l’expérience acquise ces deux dernières années, on sait maintenant à quoi s’attendre. On sait pourquoi on a perdu l’an dernier et sur quoi travailler pour gagner», a affirmé la capitaine Marie-Christine Dubuc, qui, à seulement 25 ans, est la doyenne de l’équipe.
«Comme il y a une pause d’environ un mois entre la fin des séries et la Coupe Saputo, notre forme physique n’était pas à son mieux l’an dernier. Cette année, on va continuer à s’entraîner sérieusement même si l’université fait en sorte qu’on est chacune de notre côté», a précisé Jennifer Leclerc.
Une joueuse en avance sur son sport
Athlète au talent naturel –elle a exercé une domination semblable durant ses années de basketball scolaire–, Jennifer Leclerc revendique près de la moitié de la production offensive des Dragons cette saison. Malgré son impressionnant total de 23 buts en 14 matchs, l’attaquante de 21 ans n’arrivera vraisemblablement pas à égaler sa production de l’an dernier. Elle en avait alors enfilé 30 en 17 parties.
«Jennifer marque un peu moins que l’an passé, mais elle est devenue beaucoup plus complète. Même lorsqu’elle ne marque pas, elle fait ce qu’il faut pour aider l’équipe. C’est un pur plaisir de la voir jouer. C’est une athlète qui n’est jamais satisfaite, qui en veut toujours plus», a fait valoir Clément Gore.
«Jennifer est presque en avance sur le soccer féminin, a continué le pilote des Dragons. Son style est différent des autres joueuses. Quand elle a le ballon au pied, c’est le sien! Son impact physique lui permet de jouer dans de petits périmètres. Elle parvient à marquer des buts dans toutes sortes de situations.»
«Jennifer serait dominante même dans le soccer AAA, mais elle nous aime bien trop pour ça, a renchéri Marie-Christine Dubuc. On est chanceuse de l’avoir avec nous, car elle est très difficile à affronter. Elle ne lâche jamais. Même si elle a cinq adversaires autour d’elle, elle va trouver un moyen de passer.»
Comme dans tout sport d’équipe, tout ne peut toutefois pas tourner autour d’une seule joueuse. Chez les Dragons, d’autres éléments de l’équipe tels que Kim Garceau (8 buts) ou Manon Perier (5 buts) sont capables de prendre la relève. «Aujourd’hui, on arrive à gagner des matchs où Jennifer ne marque pas. C’est là où je trouve qu’on est en avance sur l’an passé. Plusieurs joueuses sont capables de faire la différence», a fait remarquer Clément Gore.
«Et malgré son grand talent, Jennifer demeure modeste. Bref, c’est la coéquipière parfaite», a conclu Marie-Christine Dubuc.
Jennifer Leclerc en trois questions
– Qu’est-ce qui t’attire dans le soccer?
«Le challenge et l’esprit de famille. Chez les Dragons, on forme vraiment une belle équipe. Depuis trois ans, notre chimie est incroyable. On se voit à l’extérieur du terrain et on a toujours hâte de venir pratiquer.»
– Comment expliques-tu tes succès?
«Je suis combative. Je ne lâche jamais. Oui, j’ai du talent, mais je ne suis pas seule sur le terrain non plus. Si je marque des buts, c’est que je reçois de belles passes.»
– Comment abordes-tu la Coupe Saputo?
«Avec nos résultats des deux dernières années, on vise logiquement la première place. C’est l’objectif qui nous rassemble. À Drummondville, on sait que nos partisans vont être nombreux. Leurs encouragements vont nous motiver encore plus à performer sur le terrain.»